Camarade
Il est des évidences et des filiations naturelles...
Dire que je l'ai chanté, celui-là, autour d'un feu de camp. Mais surtout, c'est son humanité d'homme libre et attentif qui m'a toujours attiré.
Je crois qu'on porte en nous, comme une marque indélébile, la marque de nos rébellions. Lui juif caucasien, moi lointainement protestant danubien. La minorité militante qui fut un temps opprimée.
Puis les années fac, où notre mot d'ordre, c'est dérisoire aujourd'hui, était "la pelle et la pioche pour bâtir un monde meilleur". La lecture de Rouge, de Politique Hebdo, les amitiés avec les Jeunsesses Communistes, les trotskistes de la IIIème ou la IVème Internationale, puis ensuite l'antimilitarisme, la non-violence, mais toujours le peuple chevillé au coeur, et le partage.
J'ai vécu ensuite dans une ville tenue par une mairie communiste, aujourd'hui encore, je dois faire partie des dernier dinausores vivant dans la banlieue rouge qui n'a jamais renié son âme, qui persiste et perdure dans l'affirmation que la solidarité et le partage sont les valeurs les plus pures en ces jours difficiles.
Ce peuple de petites gens garde une fraternité envers son prochain, l'égalité n'est plus à l'ordre du jour, mais on maintient coûte que coûte la liberté intacte.
Je regrette parfois la montée tellement dommageable de l'individualisme, le chacun pour soi, qui fait qu'on n'a plus l'écoute et qu'on ne prend plus le temps de regarder autour de soi. Qu'on apprenne encore aujourd'hui qu'une personne a disparu il y a trois ans, et que ses voisins ne le découvrent que maintenant, ça me sidère.
Dans sa Cévenne ardéchoise, si proche de ma Cévenne lozérienne, il a du, aux veillées devant la cheminée, entendre les mêmes histoires, celles où on faisait cinq kilomètres au petit matin pour aller à la ferme voisine parce qu'en se levant, en regardant l'horizon, l'oeil avait été accroché par l'absence de fumée de la ferme au fonsd du vallon. Il y avait alors sans conteste la maladie, voire la mort, puisque l'âtre ne fumait pas.
Sans avoir je pense qacheté le moindre disque de lui, je crois connaître toute son oeuvre, tellement elle est ancrée dans mes valeurs et mes certitudes. Et mon panthéon des chanteurs engagés, de Léo Ferré à François Béranger, en passant par Morice Benin, pour aujourd'hui s'incarner dans Batlik.
Hasta luego, Camarade, homme libre et droit. On va te regretter, reste ton oeuvre pour nous guider. Et cette chanson pour faire la nique à ceux qui pensent nous imposer leur identité française.
Dire que je l'ai chanté, celui-là, autour d'un feu de camp. Mais surtout, c'est son humanité d'homme libre et attentif qui m'a toujours attiré.
Je crois qu'on porte en nous, comme une marque indélébile, la marque de nos rébellions. Lui juif caucasien, moi lointainement protestant danubien. La minorité militante qui fut un temps opprimée.
Puis les années fac, où notre mot d'ordre, c'est dérisoire aujourd'hui, était "la pelle et la pioche pour bâtir un monde meilleur". La lecture de Rouge, de Politique Hebdo, les amitiés avec les Jeunsesses Communistes, les trotskistes de la IIIème ou la IVème Internationale, puis ensuite l'antimilitarisme, la non-violence, mais toujours le peuple chevillé au coeur, et le partage.
J'ai vécu ensuite dans une ville tenue par une mairie communiste, aujourd'hui encore, je dois faire partie des dernier dinausores vivant dans la banlieue rouge qui n'a jamais renié son âme, qui persiste et perdure dans l'affirmation que la solidarité et le partage sont les valeurs les plus pures en ces jours difficiles.
Ce peuple de petites gens garde une fraternité envers son prochain, l'égalité n'est plus à l'ordre du jour, mais on maintient coûte que coûte la liberté intacte.
Je regrette parfois la montée tellement dommageable de l'individualisme, le chacun pour soi, qui fait qu'on n'a plus l'écoute et qu'on ne prend plus le temps de regarder autour de soi. Qu'on apprenne encore aujourd'hui qu'une personne a disparu il y a trois ans, et que ses voisins ne le découvrent que maintenant, ça me sidère.
Dans sa Cévenne ardéchoise, si proche de ma Cévenne lozérienne, il a du, aux veillées devant la cheminée, entendre les mêmes histoires, celles où on faisait cinq kilomètres au petit matin pour aller à la ferme voisine parce qu'en se levant, en regardant l'horizon, l'oeil avait été accroché par l'absence de fumée de la ferme au fonsd du vallon. Il y avait alors sans conteste la maladie, voire la mort, puisque l'âtre ne fumait pas.
Sans avoir je pense qacheté le moindre disque de lui, je crois connaître toute son oeuvre, tellement elle est ancrée dans mes valeurs et mes certitudes. Et mon panthéon des chanteurs engagés, de Léo Ferré à François Béranger, en passant par Morice Benin, pour aujourd'hui s'incarner dans Batlik.
Hasta luego, Camarade, homme libre et droit. On va te regretter, reste ton oeuvre pour nous guider. Et cette chanson pour faire la nique à ceux qui pensent nous imposer leur identité française.