Je suis un vrai gamin
Je m'étais pourtant fait un programme serré aujourd'hui.
Réunir enfin mon dossier de licenciement pour le porter aux ASSEDIC. Eh oui, je ne suis pas encore inscrit, mais le Pôle Emploi ne voulait pas de moi, tant que j'étais en arrêt maladie. Non, il n'y a aucun ridicule à être en arrêt de travail alors qu'on est chômeur. Mais dans le jeu de c'est pas moi, c'est l'autre qui indemnise, on n'est pas à une incohérence près.
Donc, j'étais plein de bonne volonté, me disant que 2009 verrait mon entrée officielle dans le monde des demandeurs d'emploi.
Mais c'était sans compter sur un phénomène météorologique indépendant de ma volonté, qui a pour efet immédiat de me renvoyer dans le monde des gamins que je pense n'avoir pas vraiment quitté.
Alors, quand j'ai vu dans la cour que la neige ne faiblissait pas, je mis mes plus belles chaussures de montagne, enfilé mon anorak de ski, pris le Nikon sous le bras, et j'ai filé dans le Bois de Vincennes. Bon, j'ai de la chance, je traverse la rue derrière mon immeuble, et j'y suis.
Et le Bois sous la neige, c'est magique. On y fait des rencontres impropables, dans une ambiance feutrée qui étouffe les rumeurs de la ville et permet les rapprochements entre les hommes.
Et un après-midi de neige, dans le Bois, on voit des gens qui survivent. Dans la dignité, mais en retrait, pour ne pas avoir honte.
On voit des cyclistes, qui s'enfoncent dans la nuit.
Des dames... Enfin, juste le chemin qui mène aux dames, car vues, point...
Et des sculptures modernes, toutes en finesse.
Oui, un après-midi au Bois, alors que tant de gens sont enfermés dans des bureaux, et que les ASSEDIC attendent mon dossier. Mais ça valait le coup de faire l'école buissonnière, je trouve.
Décidément, je ne suis pas un grand garçon raisonnable.
D'un autre côté, je n'en ai pas vraiment envie...